Trêve de discours. Qui peut ignorer qu’utiliser une œuvre originale ou un signe enregistré en tant que marque sans l’autorisation de leur titulaire en constitue une atteinte ? Certainement pas un artiste.
Et pourtant sous couvert de la liberté de création, les prix s’envolent avec des NFTs adossés à la propriété intellectuelle d’autrui.
Face à ces démarches d’opportunités, les sociétés du luxe, les premières à réagir, se doivent d’éviter la dilution de leur capacité de séduction et d’identification, fruits d’importants investissements régulièrement répétés.
Et déjà des artistes qui utilisent des NFTs se plaignent que leur œuvre leur échappe car mille fois reproduites sans leur autorisation. Bientôt les acquéreurs de ces prétendues œuvres découvriront avec effroi les lourdes conséquences financières de leurs achats. Continuez comme cela, vous, les artistes du numériques, vous aurez réussi à tuer le marché des NFTs comme le surmoulage a considérablement pénalisé le marché des bronzes.
Le temps du début du pop art n’est plus l’échelle du temps des NFTs
L’échelle de temps s’est considérablement contractée depuis la naissance du pop art. Avant même que la peinture du premier des 32 tableaux de la boite de soupe aurait eu le temps de sécher, des NFT(s) ont déjà été créés et multipliés mille fois avec, par seconde, potentiellement, la possibilité de changer encore mille fois de propriétaire !
De nouveaux mondes pour les artistes du numériques
Ce qui se joue ici est l’avenir des artistes du numérique. Les outils de conception graphique et de retouches ont ouvert la voie à la démocratisation de la création et permettent une diffusion de l’œuvre jamais égalée.
A la fois fantastiques moyens au service de la création, ces outils en constituent aussi une terrible menace par la facilité de reproduire l’œuvre numérique. Le NFT par les informations qu’il contient dont le certificat de propriété, et son ancrage dans le temps associé au registre de la blockchain, rétablit la primauté de l’artiste sur son œuvre initiale et sur ses reproductions dûment autorisées et contrôles par l’artiste. Que l’on songe à la photographie du temps où seul l’argentique existait, qui n’a pas réussi à monétiser le marché des tirages, réorientant ainsi les photographes sauf à de très rares exceptions, à travailler pour la publicité ou à intégrer des agences.
Pour les artistes, le bénéfice des NFTs ne s’arrête pas un horodatage.
Avec la multiplication des cryptomonnaies, la facilité d’accès aux portefeuilles numériques, l’augmentation fulgurante des capacités de transaction des nouvelles plates-formes par rapport aux acteurs historiques, de multiples environnements vont se créer apportant de nouvelles opportunités de diffusion et de commercialisation des œuvres. Soit les artistes se saisiront de cette désintermédiation. Soit des plates-formes de création des NFTs mettront en relation l’artiste et les acheteurs potentiels par de véritables vitrines ou galeries dédiées, remettant au cœur du processus de création, le galeriste dans son travail de guide et d’orientation des artistes dans leurs démarches artistiques.