Un siècle après Schumpeter, les économistes du travail ne s’intéressent toujours pas à l’inventeur devenu depuis un salarié de l’entreprise tout en reconnaissant que seules des ruptures technologies permettront de surmonter les prochaines échéances climatiques et énergétiques.

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 « La fonction d’inventeur ou de technicien en général, et celle de l’entrepreneur ne coïncident pas. L’entrepreneur peut être aussi un inventeur et réciproquement, mais en principe ce n’est vrai qu’accidentellement ». Ces quelques mots issus de la Théorie de l’évolution économique expliqueraient-ils le désamour des économistes pour l’inventeur au seul profit de l’entrepreneur, figure de proue du capitalisme dont pour Schumpeter le processus de Destruction Créatrice en constitue l’essence ? Un siècle plus tard, bien que les questions technologiques soient au cœur de nos débats, le rôle de l’inventeur devenu salarié des entreprises échappe totalement aux économistes du travail comme le montre une convention collective prochainement en vigueur.

Rappelons que pour Schumpeter, ce sont les innovations techniques induites par les progrès scientifiques qui sont les plus susceptibles de produire des emplois et les ruptures. De telles innovations sous-entendent une protection par brevet et donc des inventeurs, pour permettre aux entreprises de tirer bénéfice de leur recherche et de leur développement. De plus, le brevet parce que la protection accordée est temporaire, favorise la concurrence. Et par les critères requis pour sa validité l’application industrielle, la nouveauté et l’activité inventive, le brevet permet de surmonter les frontières technologiques.

Aujourd’hui face à la crise climatique et pour répondre aux impératifs de la transition énergétique,  ces sauts d’innovations vertes forcement placées sous le régime de la sobriété pour ne pas perdre par une consommation accrue  les gains énergétiques obtenus, nécessitent des inventeurs parfaitement intégrés à la société civile.  

Disons-le clairement, l’ubérisation du travail n’a pas besoin d’inventeur. En effet, l’ingénierie durable n’existe pas avec des entreprises qui se limitent à identifier des services jusque-là inexploités et qui fonctionnent par une précarisation accrue incompatible avec la maîtrise des connaissances techniques de pointe.

Bien que l’inventeur salarié soit au cœur d’enjeux économiques et sociétaux fondamentaux, les économistes ne s’y intéressent toujours pas, pour preuve une convention collective qui entrera en vigueur le 1er janvier 2023, lui alloue par invention par principe et sauf exception 300 € !

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